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Joseph Opinel et la main couronnée

C’est dans un coin de cet atelier, cédé par son père, que Joseph Opinel mit au point son couteau fermant. Daniel Opinel, lui, se voulait avant tout taillandier : préfère faire des outils, Bien entendu, pour faire plaisir aux clients, on pouvait bien leur «fabriquer» quelques couteaux de poche. Mais y avait-il un avenir dans ce couteau ?

Joseph en était sur.


En 1890, c’est un jeune coutelier de dix-huit ans. Comme beaucoup en ce temps-là, il n’a pas put aller longtemps l’école et s’est retrouvé très vite dans l’atelier de la famille. Sont premier travail est de finir la mise au point du premier couteau Opinel. Une bonne prise en main en main, la facilité pour le mettre en poche avaient peu à peu déterminé la forme générale. Le premier problème consistait à faire la fente où allé se loger la lame. Le plus facile était évidemment de donner un simple trait de scie, mais cette méthode, en fendant le manche dans toute sa longueur, avait le défaut d’en rendre l’extrémité opposée à la virole très fragile. Joseph construit une machine peu compliquée mais ingénieuse : un simple bâti sur lequel coulissait une petite scie circulaire qui enlevait juste ce qu’il fallait de bois.

C’est d’ailleurs une constante chez Opinel, 100 ans après : on continue à construire les machines dont on a besoin, et tout, à Cognin comme à la Revériaz, est de conception Opinel. De ce fait, la coutellerie se développa. Selon Placide Rambaud, en 1896 Joseph avait trois ouvriers qui fabriquaient journellement cinq douzaines de couteaux. C’était encore de l’artisanat, mais l’affaire devenait incomtournable. Cette année, Joseph se mariait avec Marie-Henriette Sambuis, de la Maison Blanche (commune de Fontcouverte). En 1901, il s’installa dans un bâtiment neuf qu’il venait de construire un peu plus bas, vers le pont de Gevoudaz. Là, quinze ouvriers travaillaient, et il y avait même une dynamo qui fournissait l’électricité à tout le lieu dit.
 
En 1909, Joseph Opinel déposa sa première marque de coutellerie. Jusque là, couteaux, serpes, outils divers étaient tout simplement marqués «Opinel» : ils sont aujourd’hui très recherchés par les collectionneurs. Mais ce nom, si prestigieux soit-il devenu, ne remplaçait pas une marque. Selon l’ouvrage de Jean-François Hirsch, «Le Coutelier» : «En 1565, dans les Statuts que les couteliers de Paris eurent par lettre patente du Roi Charles IX, il est stipulé que chaque Maître est obligé d’avoir un poinçon ou une marque, pour marquer son travail, qui doit lui être donné par les quatre jurés, avec défense de prendre ou d’imiter le poinçon ou marque les uns les autres». «Afin d’éviter les contrefaçons, les marques devaient être déposées en «lieu sûr», au Greffe du Lieutenant de police pour Paris, au siège de la corporation ou chez le plus ancien Maître ou Juré pour les centres couteliers. Elles y devaient être poinçonnées sur une planche de cuivre, de plomb ou d’argent, afin d’en constater le dépôt et de pouvoir en conserver l’empreinte en cas de contestation».          

Joseph Opinel déposa donc sa marque, et pris comme emblème la Main Couronnée. Pourquoi cette main aux trois doigts levés, annulaire et auriculaire repliés ? C’est que la capitale de la vallée, Saint-Jean-de-Maurienne, a adopté les armoiries du chapitre de sa cathédrale : «main bénissant d’argent, sur champ d’azur, vêtue de même». Alors, pourquoi ne pas choisir comme marque ces armoiries prestigieuses ? D’autant plus que cet emblème n’est pas le fait du hasard. Depuis le VIe siècle, la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne abrite les reliques de saint Jean-Baptiste : trois doigts, de la main qui baptisa le Christ, rapportés d’Alexandrie d’Egypte par une jeune fille de la région, sainte Tygre ou Thêcle.

Quant à la couronne, elle serait là pour rappeler que la Savoie était un duché.
 
Très vite, la réputation des couteaux Opinel dépassa les limites de la vallée. L’aïeul Victor-Amédée avait été commerçant : quoi de plus naturel que des commerçants aient eu dans leur balle, parmi le fil et les aiguilles, quelques couteaux ? On a dit qu’Alexandre Balmain (le grand-père du célèbre couturier), qui réussit dans le cmmerce à la fin du XIXe siècle, avait toujours avec lui des Opinels dans ses tournées vers Düsseldorf ou Stuttgart.
  
En tout cas, le commerce ne pouvait être le seul moyen de vente, et Joseph Opinel passa très vite à une distribution qui, dès avant 1914, fit connaître ses couteaux en Suisse et en Italie. En 1911, il présenta à l’exposition internationale de Turin une magnifique vitrine de ses principales productions et obtint la médaille d’or.


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